dimanche 19 juin 2011

Trail aquatique pour Philippe

"C'est sous une pluie battante, à 8h30 du matin ce samedi 18 juin en plein cœur de Faverges, que je me retrouve dans l'enclos de départ sous une pluie battante, au milieu de 600 courageux coureurs bien décidés à braver les intempéries. A ce moment-là, je ne suis pas hyper motivé, mais sachant que la pluie ne cessera pas de tomber de toute la matinée, je me dis que je n'ai rien à perdre. Au contraire, je pense aux enfants du Népal et en particulier à Claude qui a parié sur ma course pour les aider. Le départ est lancé… Ca part vite, très vite, sans doute trop vite pour moi car je n'ai pas eu le temps de m'échauffer, arrivé un peu à la dernière minute. Je peine à trouve mon allure, comme à chaque fois, et me laisse dépasser par des dizaines de coureurs. Après quelques minutes, nous sommes déjà tous trempés, pieds y compris car de grosses flaques d'eau sont présentes sur toute la largeur des premiers chemins. Nous abordons quelques grosses sections de sentiers très pentus en forêts qui ne sont que des tapis de feuilles gorgées d'eau et de traces boueuses à souhait où les chaussures font ventouse. Mouillé pour mouillé, je tente de garder un bon rythme pour ne pas me faire trop dépasser, et, petit à petit, je retrouve de l'énergie pour accélérer et dépasser à mon tour quelques coureurs, pour garder cette allure régulière dans le reste de la montée jusqu'au point culminant, l'Epaule de Chaurionde, à environ 1600 m de dénivelé plus haut que le point de départ. Il me faut exactement deux heures pour atteindre ce point. Là, d'immenses flaques d'eau glaciales jonchent le chemin, la température est proche de 5°C, et le vent ajoute à la sensation de froid, même si j'arrive à courir par moments dans les dernières portions de sentiers montants pour tenter de me réchauffer un peu.Ouf ! La descente maintenant, je sais qu'il ne me reste que 14 km. Nous abordons un sentier étroit qu'il faut emprunter où un véritable torrent s'engouffre. Pas le choix, c'est à bloc dans le flotte, avec de l'eau glaciale jusqu'au dessus des chevilles. La chute me guette à chaque instant, mais il me reste suffisamment de lucidité pour rester concentré. Je vois beaucoup de coureurs qui partent en tout-droit dans le virages, ou "en sucette" au gré des mouvements de terrain. Un nombre de chutes impressionnantes… et là je me dis que j'ai fait le bon choix de chaussures. Je peux me faire plaisir en allongeant la foulée sur les longs sentiers empierrés en zigzag, avant de retrouver la boue, omniprésente sur toute la fin du parcours, c'est-à-dire dans les 12 derniers kilomètres. Malgré tout je me fais plaisir, j'ai mal aux jambes mais je sais que cette course est relativement courte, alors je me lâche un peu, me jouant des pièges glissants dans les sous-bois traversés, surtout par manque de visibilité. Un appui mal négocié et avec la vitesse rendrait la chute douloureuse.
Je m'en sors sans être jamais tombé, mais avec quelques belles figures rattrapées de justesse, dessinant dans la boue collante quelques jolies courbes.

Au final, un trail "aquatique" placé sous le signe de la glisse, un gigantesque bain de boue, et la joie d'avoir terminé sans accroc. Trempé jusqu'aux os, mais heureux !" Philippe Bourgine

1 commentaire:

  1. INCROYABLE quel exploit Philippe ! bravo pour toute l'énergie que tu as déployée ... Super champion
    Michellou

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